Aime-toi donc maman.
- MarieEve Lapierre
- 13 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 mai
Plus je vieillis, plus j’essaie de me dire que j’ai le corps que j’ai, et que ma personne ne se définit pas que par mon physique. Oui, je pourrais m’entraîner plus. Oui, je pourrais manger mieux. Mais les miracles n’existent pas non plus. Non, je ne peux pas changer ma génétique de femme grande et costaude. Non, je ne peux pas tout contrôler de mes derniers changements hormonaux. Et non, je n’ai pas le contrôle sur comment la contraception et les anti-dépresseurs ont eu (et ont encore) un impact sur mon corps.

Tous ces facteurs influencent la façon dont je me perçois dans le miroir. Mon physique m'a toujours « challengée » par rapport à mon estime. J'étais en dehors des standards et ce, dès le primaire (et encore aujourd’hui). Mais à partir de maintenant, je veux choisir mes combats. Je veux choisir où j’investis mon temps. Je veux l’assumer pleinement (du moins l’essayer hein!). Parce que ce n’est pas facile de voir son corps changer et d’avoir aussi peu de contrôle sur lui. Mais de plus en plus, j’essaie de me dire que mon physique ne représente pas la personne que je suis. Je ne suis pas moins une femme loyale. Je ne suis pas moins une femme passionnée, empathique, généreuse et aimante. Je veux être bien pour moi et pour ma fille. Pour lui montrer qu’en aucun cas, son physique n’a à la définir en tant que femme. Pour qu’elle se sente bien avec elle-même, peu importe ses différences. Pour que les complexes ne se développent pas à partir de la maison. Pour essayer de la protéger du mieux que je peux des complexes que la société pourrait lui faire ressentir.
T’sais, quand tu regardes des vieilles photos de famille dans les albums que ta mère a créés, est-ce que tu portes attention à comment elle était coiffée? À quel point elle avait de la cellulite ou des vergetures? Quel poids elle avait? Non. Tu te souviens des moments que vous avez partagés ensemble, des rires, de l’amour ou de tout autre sentiment qui se dégage de la photo.

Donc, la prochaine fois que tu te fais prendre en photo, que ce soit par ton/ta partenaire ou par un photographe professionnel, rappelle-toi ceci quand tu vas voir le résultat. Rappelle-toi comment tu aimes ton enfant. Rappelle-toi comment ton fils ou ta fille sera content.e d’avoir des photos avec sa maman. Rappelle-toi comment tu seras heureuse d’avoir des souvenirs de ces moments précieux qui passent trop vite. Essaie d'avoir le même discours que lorsque tu regardes des photos de tes ami.e.s avec leur enfant ou leur famille. Les critiques-tu autant que tu peux te critiquer? Ça m’étonnerait…
Sur cette photo, ma fille et moi, on a les mêmes p'tits yeux souriants. Pis c'est à ce moment-là que je l'ai réalisé : ce sont les mêmes yeux qui m'ont déjà complexée. Mais plus maintenant. Parce que si j’suis capable de la trouver belle et de l'aimer avec ses p'tits yeux, pourquoi je ne pourrais pas le faire envers moi? Lors de mon retour de 3 semaines de voyage, on était tellement contentes de se retrouver, pis c'était ça l'important.
Le temps passe trop vite pour qu’on le perde à se critiquer, à ne pas s’aimer comme on est capable d'aimer les autres.

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